Sport le plus vénéré au monde, le football était auparavant interdit, en raison des violences et batailles sanglantes qu’il provoquait au Moyen-Âge en Angleterre. Ancêtre du football moderne, le « jeu de balle » s’est renouvelé au fil des époques pour être aujourd’hui codifié. Néanmoins, l’histoire de l’arbitrage du football n’est pas aisée et s’écrit malheureusement au fil des différentes injustices et polémiques rencontrées sur le terrain.
• LA NECESSITE D’ENCADRER LA PRATIQUE DU FOOTBALL
À ses débuts, le jeu de balle était fondé sur un principe idéaliste du fair-play : toute faute ne pouvait être intentionnelle. Très rapidement et par nécessité, il fut décidé d’établir une liste de règles pour encadrer la pratique. Trop souvent, la mauvaise foi des joueurs prenait le dessus sur l’honnêteté. Déjà à cette époque, l’enjeu de la victoire était supérieur aux valeurs du sport…
En 1848, un groupe d’étudiants britanniques définit les premières bases des lois du football. Pour la toute première fois, ces jeunes stipulent qu’il est alors formellement interdit de courir avec le ballon dans les mains et autorisent la passe vers l’avant. Jusqu’à cette date, il était obligatoire d’appliquer, comme au rugby, la passe en retrait pour pouvoir progresser sur le rectangle vert.
Sur ces bases sans équivoque sont rédigées et éditées en 1863 les 17 lois du football. Enrichies par la création de l’IFAB – instance pionnière qui détermine les règles du jeu du football en 1882 puis de la FIFA en 1904 (Fédération Internationale du Football Association), ces 17 lois entendent rendre compte des règles de normalisation qui ne cessent de croître afin de faire du ballon rond un sport praticable à l’échelle mondiale.
• DES MODIFICATIONS NOTABLES DES LOIS DU JEU
Depuis sa création, le football a subi d’indénombrables modifications au niveau de ses règles. Certaines étant plus remarquables que d’autres, les plus notables sont présentées ci- dessous afin de vous faire prendre conscience de l’évolution permanente du jeu.
En 1890 par exemple, l’arbitre quitte les gradins pour prendre place au centre du terrain. Il devient donc un sportif à part entière capable de suivre l’évolution du jeu et d’appréhender les faits de jeu pendant toute la rencontre. Par conséquent, il incarne l’autorité et devient le seul décisionnaire au cours du match.
Cependant, sa tâche est ardue car très intense et partant du constat que l’erreur puisse être humaine, deux autres arbitres sont alors mis en place pour l’épauler : le trio arbitral tel que nous le connaissons aujourd’hui est né.
Au début du 20ème siècle, le « penalty kick » est introduit afin de sanctionner les fautes commises à proximité des buts. En 1912, il est déclaré que le gardien de but peut utiliser ses mains uniquement lorsqu’il se trouve dans sa surface de réparation.
Ce n’est qu’en 1970 que les cartons de couleur font leur apparition. Des cartons jaunes et rouges sont désormais attribués en fonction de la gravité de la faute du joueur concerné.
En 1995, la généralisation du 3ème remplacement rentre en vigueur. En 1998 est introduit le temps additionnel…
• VERS UNE MODERNITÉ CONTROVERSÉE DE L’ARBITRAGE
Si l’évolution de la réglementation peut faire rêver, le démarrage de la VAR en 2016, marque le début de la controverse en matière d’arbitrage. En effet, le football est avant tout un sport humain, rapide et l’erreur, qu’elle soit intentionnelle ou non, est un facteur qu’il est acceptable de nuancer.
On peut tous aisément se rappeler la main litigieuse de Thierry Henry face à l’Irlande en 2009 lors des qualifications à la Coupe du Monde ; non visible par l’arbitre, le but a été validé et la victoire jugée injuste par l’équipe adverse.
La vision de l’arbitre n’étant pas infaillible et les problématiques en matière d’arbitrage ne cessant, la VAR (« Video Assistant Referee ») fut votée en 2016 et mise en œuvre dans plusieurs ligues avant d’être implémentée lors de la Coupe du Monde en Russie.
Sur une saison complète du championnat italien de Serie A, des recherches statistiques ont été menées pour évaluer les retombées de l’assistance vidéo. Il en résulte que sur 218 matchs disputés, la VAR fut utilisée plus de 1 000 fois, ce qui équivaut à une moyenne de cinq fois par matchs. Dans 5% des cas, la VAR a permis de rectifier une erreur, ce qui représente alors plus de 50 erreurs d’arbitrage évitées.
Toutefois, si la VAR amène à un jeu jugé plus propre, juste et rigoureux, ses opposants y voient toujours un obstacle à la beauté naturelle du football. De surcroît, la spontanéité initiale et l’intensité émotionnelle typiques au football sont impactées. C’est aussi le cas de la fluidité du match puisque la VAR ajoute des interruptions de jeu, pénalisant le dynamisme tant apprécié du jeu.
• EN CONCLUSION :
Encore aujourd’hui et malgré de nombreuses évolutions, l’arbitrage est de toute évidence un des points les plus controversés du football. Les débats qu’il fait naître sont nombreux et toujours sujets à polémiques.
La pratique de l’arbitrage et du football de manière générale demeure, aujourd’hui encore, un point sensible, et l’Italien Pierluigi Collina, certainement l’un des arbitres les plus célèbres au monde le rappelle : « le football n’est pas un jeu parfait, je ne comprends pas que les gens veuillent que l’arbitre le soit ».
Nous tournerons-nous, à l’ère du digital, vers plus de règles mais moins de beauté ?